SPHEREA a accru son activité, portant son chiffre d’affaires de 100 à 130 millions d’euros entre 2013 et 2018.
Par Laurent MARCAILLOU pour les Echos
Cinq ans après avoir quitté Airbus en étant racheté par les fonds d’ACE Management et d’Irdi-Soridec Gestion, le spécialiste des bancs d’essai dans le secteur aéronautique SPHEREA, à Toulouse, change de mains. Un consortium d’investisseurs composé d’Andera Partners et d’Omnes vient d’acquérir près de 52 % du capital. A cette occasion, le management a pris près de 30 % des parts au lieu de 5 %, tandis qu’ACE Management et Irdi-Soridec restent actionnaires minoritaires. Airbus l’avait vendu en restructurant sa division espace et défense. Depuis, Spherea a accru son activité, portant son chiffre d’affaires de 100 à 130 millions d’euros entre 2013 et 2018, et son effectif de 500 à 650 salariés. Il a créé une filiale aux Etats-Unis, qui a obtenu des contrats de Boeing et d’Honeywell.
L’entreprise entame une nouvelle étape de son développement. Ses nouveaux actionnaires vont lui donner des moyens plus importants pour investir et diversifier ses activités, notamment par acquisition. La société va accroître la R&D pour sa plate-forme de test connectée intégrant le Big Data, l’apprentissage automatique et la maintenance prédictive. Elle doit encore concevoir des briques technologiques pour terminer la plate-forme en 2022, avant le lancement de nouveaux programmes d’avions. Pour cela, elle a constitué l’an dernier un écosystème de start-up et de PME auxquelles elle reversera 20 % de sa R&D et prêtera ses moyens techniques.
Le marché des bancs d’essai dans l’aéronautique ne progressant plus en attendant le lancement de nouveaux avions, la société se diversifie dans les équipements de fiabilité et de sécurité des systèmes critiques. Elle a ainsi conçu en 2017 un équipement de simulation pour le TGV qui vérifie que le train est au bon endroit et à la bonne vitesse. Elle rallonge aussi la durée de vie des équipements qui ne sont plus fabriqués.
Ferroviaire
Surtout, Spherea veut se développer dans le ferroviaire et l’énergie, qui forment 30 % de son chiffre d’affaires (contrats avec Alstom, SNCF, Orano, EDF, etc.), contre 20 % en 2014, tandis que l’aéronautique et la défense en représentent 70 %. Elle livrera à la fin de l’année « un projet unique au monde », une plate-forme de simulation avec un tapis roulant sur lequel sera testé le métro Val de Lille… Après avoir racheté en 2018 la petite société francilienne Noise XT dans les radiofréquences, Spherea veut acquérir des entreprises stratégiques dans des métiers complémentaires, notamment en France et en Allemagne. « Nous voulons atteindre 200 à 250 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023 en devenant le leader européen des bancs de test et des équipements de fiabilité des systèmes critiques », affirme son PDG, Christian Dabasse.
Laurent Marcaillou (Correspondant à Toulouse)